JULIA STANKOVA
Les émoticônes de l’âme
EXPOSITION
du 20 au 28 juin 2024
BLITZ ARTCO, rue Michel-Chauvet 6, 1208 Genève
Cordiale invitation au
VERNISSAGE
mardi 20 juin 2024 de 18h à 20h30
Heures d’ouverture du mardi au vendredi de 14h à 19h
Le samedi de 14h à 18h
Les émoticônes de l’âme
La série de tableaux que j’ai peinte spécialement pour l’exposition à la galerie BLITZ ARTCO est née de mes réflexions sur un procédé qui est entré imperceptiblement dans notre vie à tous, à savoir les petits visages schématisés, les émoticônes qui sont présents dans presque tous les messages virtuels et dont nous ne pouvons plus nous passer.
Les émojis nous permettent non seulement d’économiser des mots et du temps, mais nous nous appuyons sur eux pour quelque chose de bien plus important : montrer que nos sentiments sont clairs, qu’ils ne cachent aucun non-dit, qu’ils ne suscitent aucun doute, aucune question, aucune inquiétude. Au contraire, les visages schématisés universalisent nos émotions, nous libèrent de l’effort de comprendre l’autre et créent ainsi l’illusion que nous sommes proches, que nous nous connaissons bien.
Le problème, c’est qu’il s’agit en réalité d’une illusion. Le rapprochement trop facile des différences entre nous qu’offrent les émojis émousse les nuances subtiles de notre communication, la prive de l’unicité qu’elle mérite. C’est pourquoi j’ai décidé de voir ce qui se passerait si les émojis suivaient le chemin inverse, du schéma à la vie, si je les sortais de leur schématisme et les intégrais plus profondément dans la psyché humaine, changeante, nuancée et vivante.
Mes émoticônes quittent donc la surface de notre communication « fast food » pour plonger dans les espaces infinis de l’âme.
Je les ai envoyés même pour aider à la création de l’homme, puis pour l’accompagner dans ses tentations, ses souffrances, mais aussi dans ses rêves et dans ses rencontres avec les anges.
Je les ai rendus présents à la joie de la naissance et à la tristesse de la séparation irréversible.
De schémas, ils deviennent des participants vivants à la sculpture du paysage mental, créant un monde rempli de nuances crépusculaires, d’incomplétude et de secrets. Ils deviennent les émoticônes que nous n’enverrions à personne d’autre qu’à nous-mêmes.
Biographie Julia Stankova
Née le 30 octobre 1954 à Haskovo, Bulgarie
Formation :
1967 – 1973 : études à l’Ecole de dessin académique privée à Sofia
1973 – 1978 : études à l’Université des mines et de la géologie de Sofia, maîtrise en Ingénierie minière
1994 – 2000 : études à la Faculté de théologie de l’Université St. Kliment Ohridski à Sofia, maîtrise en Théologie
Elle vit et travaille à Sofia, Bulgarie.
Expositions individuelles :
Entre 1993 et 2023 : 52 expositions individuelles, dont 27 en Bulgarie et 25 à l’étranger : Macédoine du Nord, Grèce, Pays-Bas, France, Italie, Angleterre, Allemagne.
Publications et présentations :
Elle a publié des articles dans les magazines de littérature et d’art : Mirna, Forum littéraire, Vapreki, Balkans littéraires, L’orthodoxie, Ek, ArtWay, Liternet.
Son article « Comment ressusciter l’icône byzantine en tant que médiateur dans notre dialogue avec la Bible » est inclus dans le recueil “L’icône dans le monde moderne”, publié par Omofor, 2020, Sofia.
Scénariste des documentaires sur les artistes bulgares Ivan Georgiev-Rembranda et Lyubomir Savinov
Son travail est représenté dans les ouvrages scientifiques des professeurs François Boesflug et Emanuela Fogliadini, qui explorent l’histoire de l’imagerie biblique de l’Antiquité à nos jours.
Son travail est présenté dans le film documentaire « Visualisation » de la Télévision nationale bulgare, réalisé par Anna Petkova, 2004.
En 2024, Fondation Comunitas a publié son album « Entre la terre et le Ciel”, qui contient des textes originaux et des reproductions de peintures créées par Julia à partir d’événements de l’Ancien et du Nouveau Testament.
Espace BLITZ ARTCO
Rue Michel-Chauvet 6
1208 Genève
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CRÉATURE EN CHUTE LIBRE
Candide naïve et innocente
elle se promène insouciante
en arpentant sans but aucun
les pâturages célestes communs
de joie de vivre s’enivrant
se suffisant le pas errant
cet être nonchalant
ni homme ni femme
plutôt enfant
si débonnaire de caractère
le sens du haut et bas perdant
le bien le mal tout confondant
se livre à l’effondrement
avec desinvolture cordiale
Si versatile sa danse l’entraîne
tout droit pour être englouti
mais espérons prions
qu’au dernier moment sublime
avant d’être anéanti
il va ses ailes atrophiées
vite deployer et agiter
avec puissance angélique
plutôt épique et héroïque
se souvenant du coup
du haut du bas et du salut
Et s’il est tard déjà
à cause de l’inértie suprême
sa chute vertigineuse
va être un nouveau baptême.
Boryana Mateeva
chercheuse en art cinematographique et poète bulgare